Une maladie, plusieurs noms
La SLA, aussi appelée « maladie de Charcot » du nom du neurologue français, Jean-Martin Charcot qui l’a décrite en premier en 1865, en France. Aux Etats-Unis, on lui préfère le nom de Lou Gehrig, nom d’un célèbre joueur de base-ball mort de cette maladie en 1941.
L’appellation de SLA a été choisie pour décrire des anomalies constatées au niveau microscopique (« sclérose » et « latérale ») ou visibles à l’œil nu (« amyotrophique ») :
- SCLEROSE : la dégénérescence des motoneurones laisse place à un tissu qui apparaît cicatriciel et fibreux ;
- LATERALE : il existe une atteinte des fibres qui proviennent du motoneurone central et qui cheminent dans la partie latérale de la moelle ;
- AMYOTROPHIQUE : la dégénérescence des motoneurones entraîne une fonte des muscles.
Le terme de « maladie de Charcot », du nom du neurologue français de la Pitié-Salpêtrière qui a décrit la maladie à la fin du 19ème siècle, est de moins en moins utilisé. Il avait l’inconvénient d’être à l’origine de confusions avec d’autres maladies décrites par Charcot.
Une maladie, plusieurs formes
La SLA est donc une atteinte des fibres qui proviennent du motoneurone central et qui cheminent dans la partie latérale de la moelle épinière. Localisés dans le système nerveux central et dans la moelle épinière les motoneurones commandent les muscles volontaires qui nous aident à marcher, à parler et à respirer. Ces muscles responsables de la motricité servent à contrôler les mouvements (par opposition à des muscles comme le cœur, muscle impossible à commander).
Il faut signaler que la SLA n’affecte pas les muscles de l’œil, les muscles du cœur, les muscles de la vessie, les muscles de l’intestin et les muscles des organes sexuels.
Plusieurs formes :
- forme bulbaire ;
- forme spinale ;
- forme familiale ne représente que 5 à 10% des cas de SLA.
Les mécanismes de la SLA
L’origine primaire de la SLA sporadique est inconnue
On ne connaît pas la cause initiale des formes sporadiques de SLA. La maladie est probablement multifactorielle, faisant intervenir des facteurs environnementaux et probablement également des facteurs de susceptibilité génétique. Certains facteurs environnementaux ont été suspectés mais aucun n’a pu être confirmé à ce jour.
Le rôle favorisant d’une activité physique importante ou de traumatismes répétés a été soulevé mais n’est pas prouvé. Quelles que soient les hypothèses formulées à partir d’études réalisées sur de larges populations de patients, il faut souligner qu’aucune donnée actuelle ne permet de remonter à une cause environnementale dans un cas individuel.
Les formes génétiques de la maladie représentent un groupe hétérogène. Certaines sont liées au dysfonctionnement d’un gène unique (« formes monogéniques »). C’est dans ces formes que les progrès de la génétique ont permis d’identifier certains gènes responsables. L’anomalie la plus fréquente est une mutation dans le gène de la SOD1 (superoxyde dismutase de type 1) qui n’est toutefois responsable que d’environ 15% de l’ensemble des formes génétiques. D’autres formes correspondent à une hérédité complexe, le développement de la maladie nécessitant probablement la présence d’anomalies de plusieurs gènes (« formes multigéniques »).
Cette forte hétérogénéité explique que devant une forme familiale de SLA, il n’est possible d’identifier une anomalie génétique que dans une petite minorité des cas.
Les mécanismes biologiques de la SLA sont de mieux en mieux compris.
La maladie résulte d’une cascade d’événements biologiques multiples conduisant à la mort des motoneurones. Beaucoup de progrès ont été réalisés dans la caractérisation des anomalies, notamment grâce à l’analyse de modèles animaux de la maladie.
Les mécanismes de dégénérescence du motoneurone sont interdépendants et ont probablement une importance relative qui varie en fonction des stades de la maladie. On pense que les anomalies des mitochondries, les organites cellulaires qui produisent l’énergie nécessaire au métabolisme des motoneurones, jouent un rôle central. L’ensemble de ces mécanismes conditionne le motoneurone à entrer dans une voie finale de mort cellulaire où interviennent des phénomènes d’apoptose (ou « mort cellulaire programmée»).
Les manifestations de la SLA
La SLA est liée à une dégénérescence des neurones moteurs
Les signes de la SLA découlent de l’atteinte sélective des motoneurones commandant les muscles volontaires (par opposition aux muscles qui ne peuvent être contrôlés par la volonté, comme le muscle cardiaque, qui sont respectés). Selon le site où débute l’atteinte des motoneurones périphériques, on distingue deux formes de sclérose latérale amyotrophique :
- la forme à début « spinal », liée à l’atteinte initiale des motoneurones de la moelle épinière, entraînant des troubles de la motricité des membres supérieurs ou inférieurs ;
- la forme à début « bulbaire », liée à l’atteinte initiale des motoneurones du tronc cérébral, provoquant des troubles de la parole et de la déglutition. Cette forme est plus fréquente chez la femme et débute généralement à un âge plus tardif.
Une caractéristique essentielle de la SLA est qu’en dehors de la motricité elle respecte les autres fonctions du système nerveux. Les fonctions intellectuelles sont conservées tout le long de la maladie.
La SLA n’affecte également en rien les cinq sens, soit la vision, l’ouïe, le goût, l’odorat et le toucher. Elle n’affecte pas les muscles de l’œil, du cœur, de la vessie, de l’intestin et des organes sexuels. D’autres symptômes peuvent toutefois s’ajouter aux troubles moteurs : constipation, amaigrissement, douleurs, œdèmes et troubles vasomoteurs, troubles du sommeil et troubles respiratoires.
Un diagnostic basé sur l’examen neurologique et l’électromyogramme
Le diagnostic de SLA peut être difficile, notamment dans les formes de début où les signes sont incomplets. Il n’existe en effet pas de marqueur biologique de la maladie, c’est-à-dire d’anomalie sanguine caractéristique de la maladie. Le diagnostic repose sur l’expertise du neurologue qui va rechercher à l’examen des signes d’atteinte du motoneurone central (comme la raideur des muscles, l’exagération de certains réflexes ou la présence d’un signe de Babinski) ou périphérique (comme l’amyotrophie, les crampes, l’abolition de réflexes ou les fasciculations qui sont des contractions involontaires de fibres musculaires visibles à la surface du muscle).
Cet examen est complété par un électromyogramme qui recherche des anomalies électriques de souffrance du motoneurone périphérique et précise leur extension. Les autres examens sont réalisés au cas par cas et ont pour but d’éliminer une autre cause pouvant éventuellement expliquer les troubles moteurs. Une IRM du cerveau et/ou de la moelle est souvent réalisée. Une ponction lombaire ou une biopsie musculaire ne sont en revanche nécessaires que dans une minorité de cas.
Une évolution imprévisible
La sclérose latérale amyotrophique est une maladie handicapante qui évolue progressivement.
Le degré d’évolution de la maladie peut être évalué par des tests cliniques simples et par un bilan respiratoire régulier afin d’évaluer une atteinte éventuelle des muscles respiratoires.
Le profil évolutif de la maladie varie en effet d’un patient à l’autre et également chez un même patient au cours du temps.
La maladie peut se stabiliser spontanément (environ 15 % des patients) à un stade de handicap variable.
Il est à priori impossible de prédire l’évolution de cette maladie chez un patient donné.
A NE PAS CONFONDRE AVEC LA MALADIE « CHARCOT MARIE TOOTH » Pour tout savoir sur la Charcot Marie Tooth
Infographie – la SLA c’est quoi ?
Vidéo et infographie créées avec le soutien de l’association européenne EUPALS, dont l’ARSLA est membre et au Comité de Direction, et financée par les Laboratoires Amylyx.